Jour 1 – De Fort William au Gleann Fionnlighe

Fort William – Gleann Fionnlighe (Ref. grid: 983837)

12h40-18h00 / 21km-+100m

Jeudi 26 avril

– Hey, where are you going?
– I’m going North. To the Cape!

Cette fois-ci c’est bien parti et, malgré toutes les bonnes excuses pour repousser, je suis dans le train pour Fort William. Arrêt qui devait être express à Glasgow, la correspondance a finalement 15 minutes de retard. Pas bien grave, j’ai tout le temps devant moi… Sauf ce matin justement ! Ca va être juste à Fort William, le ferry part 8 minutes après l’arrivée théorique du train.

Les paysages défilent et je me remémore avec plaisir ma randonnée dans la région il y a quelques années. Aujourd’hui, la West Highland Way est avalée en à peine 3 heures, contre les 5 jours qu’il nous avait fallu en 2008 (et à l’abri de la pluie et des midges) ! Je reconnais certaines étapes du parcours. Qu’il nous faisait envie le train à l’époque, quand nous marchions sous la pluie à travers la lande battue par le vent…

Nous doublons des militaires crapahutant dans la boue et des cerfs effrayés par le bruit du cheval de fer, puis nous voilà arrivés. 12h14. Le ferry est à 12h20. Le suivant quatre heures plus tard. Je pars donc en courant vers la jetée, en suivant l’itinéraire que j’ai (partiellement) compris de ce que m’a indiqué la vendeuse de café dans le train (aïe ! l’accent de Glasgow…). Et, miracle, le ferry est toujours là !

Les pilotes arrivent quelques minutes plus tard et nous traversons le Loch Eil, laissant la ville derrière nous. Je n’aurai pas passé plus de 3 ou 4 minutes à Fort William cette fois-ci, ce qui bat largement mon record précédent de deux heures. La découverte de la ville et l’ascension du Ben Nevis seront une bonne occasion de revenir ! La traversée dure à peine une dizaine de minutes et nous voilà de l’autre côté du Loch. C’est parti ! Pour de vrai ! 18 jours de marche. Tout seul. Bon. Allons-y, on verra bien, hein ?

Fort William s'éloigne derrière le ferry

Fort William s’éloigne derrière le ferry

Après bien 20 secondes, premier demi-tour. J’ai perdu mon sursac ! Il a du s’envoler dans la forte brise ; je ne le retrouverai pas. Bon débarras, ça fera toujours ça de moins à porter ! En plus, il fait beau pour ces premières heures de marche le long du Loch, pendant lesquelles Fort William s’efface peu à peu derrière moi. Quelques gouttes de pluie me rattrapent parfois entre les éclaircies, mais, devant moi, le ciel est bleu (plus précisément, on voit du ciel bleu ; on reste en Écosse). Régulièrement, des grains remontent le Loch, poussés par le vent, sans me tremper vraiment.

Remontée du Loch

Remontée du Loch

Après le symbolique ferry du départ, le début de cette étape est un bel échauffement. Mais les 15 kilomètres de route se font quand même sentir et j’atteins avec grand plaisir la piste en milieu d’après-midi. Je ne verrai plus de maison habitée ou de route goudronnée pendant les trois prochains jours. Passés quelques cottages isolés, on débouche sur un paysage aride, dépourvu de végétation, duquel émergent les montagnes abruptes qui bordent la vallée.

Je remonte tranquillement le Gleann Fionnlighe, à l’affut d’un emplacement agréable où passer cette première nuit. Tout autour de moi, le paysage s’éclaire du soleil rasant de cette fin d’après-midi. C’est magnifique. Bivouac planté au bord de la rivière, je profite du début de soirée, mais ne fais pas long feu : les trois heures de sommeil de la nuit dernière réclament leur dû !

Le Gleann Fionnlighe - soudain en plein coeur des Highlands

Le Gleann Fionnlighe – soudain en plein cœur des Highlands

Premier bivouac

Premier bivouac

Note : la remontée du Loch Eil sur l’A861 est très agréable, bien qu’un peu longue. Il y a très peu de circulation. La zone reste toutefois assez urbanisée et la route est bordée de fermes, de cottages et de champs. Attention à partir avec suffisamment d’eau, je me suis fait avoir…

Aller au jour suivant

Retour à l’itinéraire