River Cranach (Ref. grid: 890995) – The Saddle (Ref. grid: 932117)
9h10-18h45 –
Dimanche 29 avril
Le ciel est radieux ce matin encore ! J’aurais dû prendre de la crème solaire, pas un poncho… Petit souci physique par contre, un début de tour de rein se fait douloureusement sentir… Les 12 kg que je transporte sur le dos ne sont pas vraiment l’idéal pour guérir, il va falloir être prudent.
La journée commence par une douce remontée de la rivière Cranach – une remontée typiquement écossaise – les pieds dans la boue et des trous d’eau tous les quelques mètres -, jusqu’à aboutir à un nouveau petit coin de paradis. Herbe verte, arbres doucement penchés sur le cours d’eau à l’ombre d’une falaise, totalement isolé du monde. Extraordinaire. Ceci dit, isolé du monde, mais pas des moustiques, qui pointent déjà le bout de leur dard si tôt dans la saison !
Un petit coin de paradis vu du ciel !
Passé cet endroit charmant, on enchaîne sur un « droit dans la pente » sponsorisé par le topo. La grimpette permet de de rejoindre la piste qui mène au Loch Hourn, de l’autre côté de la montagne. Lente montée au-dessus du Glenn, avec la vue qui se dégage peu à peu sur les vallées environnantes, toujours éclairées d’un soleil radieux. Le col est bientôt franchi, et l’on aperçoit vite la mer, de nouveau, qui nous attend au bout du chemin. On passe en cours de route Barrisdale, une mignonne ferme adjointe d’un bothy luxueux (il y a des toilettes !) et d’un terrain de camping (où trône fièrement un autre exemplaire de la tente que j’utilise, Décathlon a conquis le monde !). Pas de route d’accès pour arriver dans ce coin de vallée, tout vient par bateau !
Compagnon de promenade à Barrisdale
Le Loch Hourn, au loin
La pause déjeuner se fera au bord de l’eau, sur un coin de plage rétrocédé par un mouton conciliant. Commence alors la remontée du loch, magnifique, à l’eau turquoise et à la végétation aux allures de Côte d’Azur. La trempette est tentante, mais contrairement aux moutons, les méduses n’ont, elles, pas l’air conciliantes ! Elle est bien longue et bosselée d’ailleurs cette remontée du loch, et ce n’est qu’en fin d’après-midi que j’atteins Kinloch Hourn, au fond de la baie.
Le Loch Hourn
Kinloch Hourn, au loin
Continuant d’un bon rythme pour avancer jusqu’au pied du Munro que j’envisage de faire le lendemain, je me retrouve bientôt hélé puis poursuivi par une charmante Ecossaise, qui souhaite absolument me remettre un appareil photo ! N’étant pas l’heureux propriétaire de l’engin je me vois dans l’obligation de décliner l’offre généreuse, et nous cheminons ensemble en discutant politique française et avantages de la vie rurale, jusqu’au camping où s’est installé le fortuné étourdi – qui avait en fait oublié son appareil après avoir pris son thé.
Je m’engage alors dans la dernière section du jour, qui débute par la traversée d’un domaine privé et d’une magnifique propriété. Le sentier passe en fait directement chez les gens (on ouvre le portail et on entre…), ce qui est un peu surprenant au premier abord. Il s’agit du Scottish Right of Way, un ensemble de règles bien précises qui autorise – ou non – le passage sur les propriétés privées avec l’accord du propriétaire. Une rude montée débouche ensuite sur un nouveau « bout du monde », vaste plateau désert, sans le moindre signe de vie à l’horizon, à l’exception de quelques pistes, arbres rabougris et un abri spartiate.
La longue journée demande son dû, et je m’abrite du vent fraîchissant derrière un gros ensemble de rochers, à flanc de montagne. Le soleil couchant sous les yeux et le dos tourné à « The Saddle », le Munro au programme de demain matin, je profite doucement des derniers rayons du soleil qui embrasent le paysage.
Coucher de soleil sur les lochs
Un campement au milieu de nulle part