Jour 9 – De Kinlochewe à Shenavall

Kinlochewe (Ref. grid: 016660) – Shenavall (Ref. grid: 067803)

9h25-17h00 / 20km+400m

Vendredi 4 mai

Pour changer de la neige, ce matin je me réveille au bruit de la pluie crépitant sur la tente. Un coup d’oeil dehors permet toutefois de diagnostiquer que ce ne sont que quelques gouttes qui s’abattent depuis les arbres qui m’ont abrité du vent. Il fait très froid ce matin cependant, et ma première tâche est de retraverser le gué qui m’a permis d’accèder au seul emplacement accueillant des environs. La rivière est profonde, et le passage n’est pas plus aisé que la veille. Ma technique s’aguerrit et le franchissement se passe bien, mais j’y laisse l’entrejambe de mon pantalon de pluie, qui ne résiste pas au grand écart pour remonter sur la rive !

Mine de rien, profond et rapide le passage à gué du réveil !

Mine de rien, profond et rapide le passage à gué du réveil !

Une réparation au duct-tape plus tard, je m’engage dans le magnifique Gleann Biansdail, étroit canyon aux pentes escarpées qui grimpe jusqu’au Lochan Fada, 4km plus loin et 300m de dénivelés plus haut. Le paysage est superbe, et les sommets qui m’entourent sont de nouveau couverts de neige. Au loin, les montagnes que j’arpentais hier ont également blanchi, et c’est un paysage hivernal qui m’environne aujourd’hui. La neige me rattrape d’ailleurs à mi-montée, et les giboulées m’accompagneront toute la journée. Le vent est fort, et il fait froid dans cette montée, et froid également au bord de ce loch magnifique. Ouvert sur une chaîne de sommets et un paysage grandiose, il n’invite malheureusement pas à la flânerie aujourd’hui.

Le chemin parcouru la veille, maintenant sous la neige

Le chemin parcouru la veille, blanchi par la neige

Lochan Fada

Le Lochan Fada, magnifique mais peu accueillant aujourd’hui…

Indiqué comme possiblement problématique en cas de fortes eaux, le franchissement des gués autour du loch se passe bien, et je m’engage à travers champs dans la montée vers le Bealach na Croise. Le temps reste difficile, et c’est un déjeuner sous l’eau, plutôt qu’au bord de l’eau, qui m’attend aujourd’hui. Le col une fois atteint, c’est ensuite la redescente vers le Loch an Nid. De nouveaux paysages se laissent découvrir, auxquels quelques rayons d’un soleil timide donnent un relief et un caractère magiques. Bientôt la vallée s’élargit, quelques arbres et une ferme en ruine apparaissent. Des arbres dont s’enfuit d’ailleurs une horde de cerfs, effrayés par mon approche ! Un grain de neige déboule alors par-dessus la montagne voisine, et je fais le dos rond en m’abritant tant bien que mal derrière un tronc. Une demi-heure plus tard, le voilà passé, laissant derrière lui un paysage teinté de blanc, qui donne aux touches de vert des prairies et collines une aura encore différente.

Jour 9 - Arber isoléParcourant doucement les quelques kilomètres qui me sépare de Shenavall, un bothy renommé niché au creux d’impressionnants massifs, je tombe nez-à-nez avec un cerf et son petit, pas peureux pour deux sous ! Arrivé au bothy, trois tentes sont déjà plantées autour. L’endroit promet d’être bondé. Quitte à passer la nuit dehors, je m’installe donc au calme au bord de la rivière, profitant tranquillement des quelques rayons de soleil que les nuages filtrent en cette fin de journée.

A l'approche de Shenavall

A l’approche de Shenavall

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